Denise Grey (Edouardine Verthuy)

Nazione
Francia
Anno di emigrazione
1898
Paese di origine
Châtillon

Je suis arrivée à Paris en sabots où, dès que j'ai sauté sur le macadam, je me suis exclamée (en patois), le gout déjà très parisien: "Pas beau! Belles chaussures pour Didine! (Mon vrai prénom est Edouardine) (D. Grey, 70 ans sur les planches, Plon 1988).

Née le 17 septembre 1896 à Châtillon, Edouardine émigre à Paris toute jeune avec sa famille et entame bientôt une carrière d'actrice, passant des Folies Bergères au théâtre et au cinéma.

Vedette incontestée du grand et du petit écran français, Denise Grey finit par acquérir une renommée internationale grâce à son interprétation du rôle de Poupette, la grand-mère de la protagoniste de La Boum, le film de Claude Pinoteau mieux connu en Italie sous le titre de Il tempo delle mele.
Son caractère positif et son inébranlable sens de l'humour l'aident à surmonter les nombreuses épreuves de sa vie. En 1919, en effet, toute jeune maman d'une petite fille, Suzanne, qui deviendra elle aussi actrice, Denise perd l'homme de sa vie dans un accident.

Ce malheur ne freine pas sa volonté de vivre et peu de temps après elle reprend sa carrière qui, à deux reprises (1944-46 et 1957-58), l'amène à la Comédie-Française, temple du théâtre de l'Hexagone.

Au cinéma, en dehors de La Boum, elle se voit confier plusieurs autres rôles importants, comme celui de la mère de la protagoniste, dans Le diable au corps de Claude Autant-Lara (1947), tandis que le public du petit écran la retrouve avec plaisir dans Les rois maudits, une série historique dédié au Moyen Âge et retransmise par la télévision française dans les années 1970.

Au théâtre, sa carrière se prolonge jusqu'aux dernières années de sa vie, la ramenant même en Vallée d'Aoste, où elle joue sur les planches du théâtre Giacosa en 1983.

Mais Denise Grey joue aussi un rôle important dans l'histoire de l'immigration valdôtaine: elle accepte en effet de devenir la marraine du Rideau valdôtain, la compagnie de théâtre constitué au sein de l'Union valdôtaine de Paris au début des années 1950 et qui resta active jusqu'en 1999.

Car cette grande dame du théâtre français n'a jamais oublié ses origines valdôtaines, ni sa famille restée de ce côté-ci des Alpes, au sein de laquelle son souvenir est resté intact aujourd'hui encore.