L'abbé Charles-Albert Ferina est un représentant de la vaste communauté de religieuses et religieux originaires de la Vallée d'Aoste qui choisirent de devenir missionnaires, incarnant ainsi une forme d'émigration très spéciale, mais assez répandue en Vallée d'Aoste entre le XIXe et le XXe siècle, surtout par rapport à la population totale du diocèse.
Issu du Petit Séminaire, formé au Séminaire français de Rome et aux Universités Grégorienne et Apollinaire, l'abbé Ferina fut pendant vingt ans vicaire et curé de différentes paroisses du diocèse d'Aoste.
En 1899, il débarqua à New York, où il fut pendant quelque temps vicaire de la paroisse de Sainte-Lucie (St. Lucy's church) de East Harlem, avant de devenir responsable de la paroisse de Sainte Rita de Cascia (St. Rita of Cascia) dans le Bronx, un quartier peuplé d’émigrés venus d’Europe, à l'époque.
Il maintint cependant des contacts avec la Vallée d'Aoste et, en particulier, avec Mgr Joseph-Auguste Duc, l'évêque du diocèse.
Lettre de l'abbé Ferina à Mgr Duc,
(depuis St-Rita's Rectory, Bronx Borough, New York, 22 décembre 1908)
« C'est étourdissant que le mouvement que se donne les Américains pour le Christmas, Noël. C'est un assaut aux Magazins qui jouent à s'imposer et à se refournir les uns mieux que les autres. Partout, chacun reçoit et fait ses présents. J'ai bien ma part. Les rentes de la paroisse ont diminué mais les dépenses sont bien les mêmes. Christmas me coûte au moins 200 $, sans compter les présents personnels. Chaque enfant du catéchisme a eu dimanche dernier sa boîte de candy (bonbons) avec la carte. Mes enfants de Messes, le Junion Choir, les enseignants et enseignantes de catéchisme, 35 environs, le Chœur, le Cercle des dames (pour les pauvres), chacun veut sa petite part (...) La Messe de Noël est défendue, ici, sauf dans les couvents. Nous avons une Messe à 5h et la Grande Messe à 11h. Puis tout est fini. Pas de dévotion dans cet après-midi, le monde est trop occupé aux plaisirs de famille ».